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Ecce Homo

la liberté des liberticides veut faire taire la liberté lucide des libertaires
dans un trop plein de mots, de mots à médire, de mots à maudire, de mots à dédire, de mots si faciles à prédire
dans un trop plein d’images d’où nul ne surnage, dans le carnage d’un spectaculaire que rien ne fait taire,
le son qui fait braire, la vidéo de trop

ecce homo ! ecce homo ! disent-ils aux agneaux
Panurge çà n’urge pas disent les enrôleurs, les sergents recruteurs, les faiseurs, et pourtant, et pourtant Panurge ça urge pour les pasteurs et passeurs des troupeaux d’agneaux, et de VEAUX
il faut réhabiliter le silence, le réhabiter, l’habiter, le biter, stopper la logorrhée, chiasse des mots qui hurlent pour désertifier l’intelligence, chiasse des images qui flashent pour effacer la précédente, chiasse des musiques insipides pour t’interdire d’entendre

ecce homo ! ecce homo ! prends les aux mots, sois l’Homme, sois le Dieu, mure toi d’abord dans le silence
avec un dictionnaire qui les fasse taire
ouvre à n’importe quelle page, pointe n’importe quel mot, apprends et comprends
le sens des mots encense l’essence de la parole qui se joue des guignols qui bricolent les concepts en babioles
il faut se battre, faire la guerre pour se réapproprier les mots volés par les publicitaires, les écrivaillons de salons plus ou moins, plutôt moins, littéraires, les élus qui siègent dans leur camembert, les anime-à-torts de TV, les anime-à-torts et à travers à en crever

ecce homo ! ecce homo ! prends les aux mots, sois l’Homme, sois le Dieu,

mure toi d’abord dans le silence
avec une grammaire de l’image qui hors champs les outrage
repars des peintures rupestres afin de te guérir de la peste des palimpsestes incessants des vignettes et gommettes qui se lèchent et se délaissent

assieds toi dans le silence, et regarde juste un tableau, juste une photo, ou mieux encore un visage
apprends à les lire, sans le délire bruyant des vendeurs de néant
il faut se battre, mener la guerre, se réapproprier les images volées par les publicitaires, les peinturlureurs et cinénavéastes de festivals plus ou moins, plutôt plus, de salons, les élus qui siègent dans leur camembert, les réalise-à-torts de TV, les réalise-à-torts et à travers à en crever

ecce homo ! ecce homo ! prends les aux mots, sois l’Homme, sois le Dieu, mure toi d’abord dans le silence
écoute et comprends la note bleue d’un Bird qui s’élance, d’un Trane qui t’entraîne à la traîne d’une comète qui t’allait, le blues profond qui fleurit des bas-fonds, comme sa parente en art savant : l’apparente légèreté d’un Mozart
assieds toi, fuis les bruiteurs, d’abord les faire taire, après redécouvre des musiques qui ne soient ni utilitaires, ni militaires
il faut se battre, gagner la guerre, se réapproprier les sons volés par les publicitaires, les rengaineux de salons plus ou moins, plutôt moins de musiques, les tagadatsointsoins d’ascenseur, les élus qui siègent dans leur camembert, les programme-à-torts de TV, les programme-à torts et à travers à en crever

la liberté des liberticides veut faire taire la liberté lucide des libertaires
faisons, menons, gagnons cette guerre
que seul coule le sang des mots
ecce homo

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