Le métronome nomme nomme nomme
Nomme l'homme des secondes crasses
Qui classent les lourdes plombes qui plombent
Le temps qui passe sans laisser de trace.
Dans la nuit noire la chouette hulule
Et moi, j'en chie des pendules
A compter heure par heure les heures
D'insomnie dans la solitude du lit
Le temps passe et il y met le temps
Ecrivait il y a 50 ans Boris Vian
Le temps sasse, et je me tracasse
Je m'y casse et m'y fracasse
Le métronome nomme nomme nomme
Nomme l'homme des secondes classes
Qui décrasse les purs instants
Où le temps possédé se détend
Dans une caresse dans un baiser
Dans un rire un regard une complicité
Dans ma victoire sur des mots
Dans mes combats dans mes travaux
Sur un parfum une saveur
Une musique qui nique les douleurs
L'apprentissage sans cesse renouvelé de la beauté
Je m'offre des secondes d'éternité
Le métronome nomme nomme nomme
Nomme l'homme qui loge loin de l'horloge
Honteuse couplée à toutes les pointeuses
Du temps parcellisé puis décompté
Le métronome ne donne l'heure
Ni la bonne heure, ni la mal heure
Mécanique il ne fait que rythmer
Mécaniquement le temps volé
Mon métronome c'est mon coeur
Qui bat rapide ou en lenteur
Pour la musique faut pas si fier
Mais pour la vie
Mais pour la vie
Et pour l'envie de vie
Le métronome nomme nomme nomme
L'homme que je suis en somme
En sommes et en insomnies