Un jour je s’rai mourru
      Mourru d’avoir vécu
      Un jour je s’rai dedans
      Partie du grand néant
Laissez les fleurs fleurirent
      Coupez les pas pour moi
      Laissez les femmes frémirent 
      De mes derniers émois
J’n’irai polluer à Sète 
      La plage ni son cim’tierre
      Marin, le Père Lachaise 
      Non plus, pas de touin touin
Six planches en pins, des clous
      Je crois que ça ira
      Dedans un mur un trou
      Mon urne remplira
Brûlez mon corps si vieux
      Que la science n’en veut pas
      Jetez légers mes cendres
      Qu’elles volent de ci de là
Un jour je s’rai mourru
      Beaucoup et même trépas
      Mourru d’avoir vécu
      Ne me regrettez pas
Bien sûr y’aura des larmes
      Sanglots longs dans la voix
      Ma vie n’fut pas un drame
      Je pars, salut à toi !
Salut à toi l’enfant
      Salut à toi la femme
      Salut à toi l’ami
      Salut à toi la vie
Après l’amour la mort
      Merci d’m’avoir donné
      Et puis tant partagé
      Je pars le cœur léger
Vous reste des souvenirs
      Alors, gommez les pires
      Surtout gardez les rires
      Buvez à ma santé
Laissez les fleurs fleurirent
      Coupez les pas pour moi
      Laissez les femmes frémirent
      De mes derniers émois
Laissez les fleurs frémirent
      Coupez les pas pour moi
      Laissez les femmes fleurirent
      De mes derniers émois